@Percevoir l’Ouvert pour arpenter son Ciel

lundi 8 novembre 2010

Prolonger le souffle du pinceau sur la toile : Arachné

Prolonger le souffle du pinceau sur la toile.. Soupirail accueille

araignée du soir
araignée du matin...

de J.M. KELLERN


Mais qu'est ce que tu attends ? dit Mina à l'araignée.

Pourquoi tu ne bouges pas ?

L'araignée fait la sourde oreille, celle qui n'entend que les frissons de la toile sous le vent.

"Mina, mais c'est la mouche que j'attends !

Et un jour, ma mouche viendra..."

Pour tromper l'impatience,

tous les rôles sont bons à jouer pour la petite fille...

Mais l'araignée sourde oreille,

confondue avec la vibration de sa toile d'attente,

reste muette et immobile au bord du vent.

Chaque jour, pendant des heures,

Mina est dans le jardin,

assise devant le massif de marguerites,

à espérer en vain un éclair de griffes et de venin.

C'est le temps des vacances,

le temps du vide à attendre que cela passe

et celui des jours sans fin qui s'étirent autour d'elle comme une bave.

Ses jambes sont raides, envahies par les fourmis ...

jusqu'au moment où elle se lève, déçue :

le mouvement tant attendu ne viendra pas.

D'un geste, elle déracine une grosse marguerite,

et en trois coups de pinceaux,

elle frappe l'araignée et efface la toile...

- Imbécile !

Tu vois ce que tu as gagné à rester comme ça sans bouger !

Sans rien faire d'autre que d'attendre ta mouche comme une princesse !

Depuis des semaines, l'araignée était sa seule amie.

Le soir même, Mina faisait sa première fugue ...

Aucune pensée ne vient jamais troubler l'araignée.

Aucune agitation ...

Il y a juste un moment où elle danse entre les pierres,

les feuilles et les fleurs, suivant les angles concentriques de l'ombre

et de la lumière, son abdomen tissant les formes de la magie

qui la relie au monde.

Il y a un moment où ses pattes la propulsent en un point de la toile,

où son corps tourne autour de la proie,

où ses mandibules absorbent les chairs liquéfiées et les sucs vitaux.

Il y a un moment où elle est immobile comme une étoile au bord du vent,

où rien n'existe en dehors d'elle que la musique du monde.

A être là sans rien attendre, complète et simplement vivante.


- Mais qu'est ce que tu attends ? dit Mina à l'araignée.

Pourquoi tu ne bouges pas ?


Quand la silhouette de la petite fille éclipse le soleil,

l'araignée ressent une douce variation de température

comme un nuage qui passe.


Il y a juste un moment où elle meurt sous l'impact de la marguerite.


Un moment où la toile se déchire. Mais aucune déception.


L'araignée n'a jamais cru aux mouches ...

dimanche 3 octobre 2010

d'encadrer un court instant le ciel



Découvrir des étendues dont on ne voit pas la fin lorsque la nuit s'ouvre.

Suivre les ondulations d'une bande de ciel matière où fleuriront étranges nos imaginations.

S'étendre silence, mirage à l'horizon.

S'attarder simplement
sur la ligne qui sépare
la terre
du ciel,
des yeux

mardi 24 août 2010

sequoia

Lorsque la couleur prend la place d'autres mots sans que l'on sache où elle emporte, boulverse et continue à vivre bien au delà.
Lorsque qu'elle n'a de cesse d'imaginer d'autres mondes , d'habiller les réponses du possible.
Lorsqu'elle crie d'explorer l'autrement entre densité violente et doux balancement des branches.

Présente mais assourdie comme si on acceptait tout à coup de stopper l'agitation sereine d'une palette riche pour questionner le lieu, de
suivre l'appel et se perdre en lumière dans une si forte impression

Vibrante sous les sequoias bleus.

samedi 19 juin 2010

immersion





Tout ce qui se passe là échappe au regard,
renvoie l'énigme filante d'un espace allant de pair avec le corps
où l'on s'inscrit
oû l'on se trace

d'où l'on s'incarne







mercredi 9 juin 2010

trouée chimérique



Dune hallucination,
chercher les réponses
à ces nuages gris,

ceux qui passent,

cieux qui restent perceptibles au fil des heures vaporisées.

Observer minutieusement ces
ciels d'annonces voiles grises poudrées,

ces hampes d'aciers menaçantes
chargées d'attentes
ces eaux égarées s'allumant du jour.


pour déposer là leur coquille, une forme ou l'espace s'inscrit matière chimérique.

dimanche 23 mai 2010

Fragments Vernissage



Conviée à ses pensées
accrochées temporaires
Elle assemblait ses fragments
de rêves
ces signes que l'ordre de la transformation n'épuise
Se confondait en espaces imbriqués,
fragments donnés d
es mots corps
des sens
pour jaillir matière des murs à l'assaut des regards
et n'avoir comme langage que l'écoute des yeux venus à sa rencontre.

Alors s'opérait la magie correspondance de ces mondes multiples invitant le spectateur à s’y introduire.
Shekinah Rodz

samedi 8 mai 2010

Blanc


Au plus fort des vents,

se percher dans le ciel

dessiner dans l'air les volutes voilées d'un sourire harmonie pour oublier la noirceur du sol.

devenir pour l'instant cours d'eau, captive bourrasque, dune frémissante

juste ce qu'il faut

Blanc : rien n'est définitif

vendredi 7 mai 2010

Fusain vasescommunicants Partage avec Jeanne

Fusain
(du fusain à la peinture : une esquisse)

un crayonné au fusain.. une esquisse du bout des doigts..
tu l'effleures, le dessines..

juste dans ces instants-là.. ses traits ne sont que pour toi..


le soleil approche l'horizon

et te poser là, campée sur tes envies,
maintenant.. face à toi.. la toile.. peu importe la couleur..
face à toi.. cette toile.. et ce besoin impérieux de prendre et tes pinceaux, et tes couleurs..
peu importe.. peindre..
ne plus être que mélanges et pastels
retrouver sous ton pinceau ce qui t'anime..
parfois tendre.. parfois plus ferme.. plus violent..
ne compte que l'odeur de ton atelier
ne compte que ce qui naît sous ton pinceau..

parfois..
un temps d'arrêt..
comme si rien ne venait plus..
l'horizon se fait brumes et sombre

peu importe..
tu restes là..
tu ne décrocheras pas..
tu sais que là.. quelque pas plus loin.. tout sera fini..
mais te reste tant encore à faire pour colorer ton monde..
et rien ne vient..
vide.. creux..
plus de résonance..

la nuit s'avance.. se fait velours..

et tout te reviens..
ces rouges tendres, ces verts anis comme d'autres émeraudes..
tout te reviens..
cette lumière qui berçait le jour..

te revoilà à sourire..
tu as repris tes armes et tu peux faire.. enfin.. ce que tu veux de cette toile..
tu as retrouvé ce qui t'animait.. ses traits..
ta muse

lundi 26 avril 2010

s'exprimer en desormais pour un instant ...


C'est ce moment abstrait du bleu
qu'elle voulait explorer,

cette saturation colorée de l'instant sans résistance aux propositions d'airs dans un bruit de reflets,


cette volonté d'appropriation du bleu,


comme la mer ravale ses contradictions mêlant ses lourdeurs mystérieuses aux clairs destins du vent.

elle comblait l'espace de formes vagues sans contours, plongeait par contraste dans une vacuité insondable happée vers un passé presque nostalgique.

Suivant la ligne ouverte d'une veine elle attendait qu'une lame venue de l'océan vienne la sortir de son engourdissement

que le jeu des profondeurs laisse flotter ses mots jusqu'à l'effleurement minéral de souvenirs fossiles échoués sur des bancs de silice.

Elle s'étirait en fluidité, divisait en bandes l'unité d'une gamme étroite de turquoises, s'attachait à l'agitation de bleu marin, fragmentait la continuité d'un bleu métaphorique, voguait sur la matière

comme si la peinture pouvait écrire les mots d'azur pour tendre vers le large.




vendredi 2 avril 2010

vase communicant, partage avec Lambert Savigneux, inspiration

" La mémoire, à propulser, vers l’humain, le frisson ,

touch ! suspens du toucher les deux sens en contact, touch c’est autre chose, c’est l’expérience de l’autre dans ce non encore ligne de contact , feu dans la stratosfaire



oui , ce texte je l’ai trouvé chez Doneda ,

l’écoute, du souffle de l’imperceptible que l’air conduit,
un simple que ,
une relative sans suite comme le son que semble déchirer cette entente à atteindre le vide du mot, jolie expérience que ce vertige à peine ébauché, crissement à l’égal du blanc les mots accrochent le silence , la porte de l’inaudible, que

c’est le rythme plus que le sens des mots , c’est ce serpent qui bouscule en douceur par en dessous
l’imprévisible et la place qu’il laisse , au temps dans les interstices, les mots dans les sons les re-son et les non-sons , avant , après , au delà tout est dans ce murmure où des lignes de contact ces chantages de la vibration ces relations au son du passage de l’un à l’autre, massacre où les frétillements de sens, par la queue de tanche de haut en bas l’impromptu des couleurs à peines murmurées , quand elles se diffractent, marmoréennes, à l’insu et en cisaillement, les vagues comme coupées par un ciseau buté, imparfait même il tranche, déchire au hasard des fibres, c’est là que le son couleur s’inscrit à l’espace, dans cet outrepassement, ce surgissement de son absence, un petit rayonnement de son entre les lignes, c’est là que ça devient intéressant le reste est remplissage les couleur saturées qui cachent à force de hurler , formes etc . une brêche dans la craquelure ou l’outrage de la truelle, mais la texture , pompeux mot pour désigner ce frottement son être-là et son plus-là, soudain, à la mesure de la disparition rend l’écho la trace qui murmure, le temps , le corps une salive, un frisson, et quand le dire alors des geysers de crêtes des mots des tourbillons de silence à attendre, puisque l’absence absorbe, mais ce n’est pas qu’une absence l’anse anche os de la ou présence ou tout ce que les mots veulent désigner, cerner , bâillonner, c’est à l’aspérité quand désigner, dessiner est passé détrempé, que se joue en retard l’ étonné, là de l’anticipé , hors de l’énoncé, trait qui échappe à lui-même en devant et en avance , selon un schéma fixe, une pensée qui s’interpelle en dehors de la pensée quand elle s’oublie et révèle un entrebâillement, un art horizon, là je vois le surpassement de Scully, l’air, “no stranger to air”, retour des carrés bien formé à des lignes fixes tracées au cordeau mais en couches successives malgré tout le débord et le rebord pensent dans les remords, les fébrilités du peintres, osées, alignement qui permet la marge et l’a peu près, peut être même une révolte dissimulée à peine formulée, un simple gros oeuvre laissé pour compte contredit l’obstination à construire, cet écart dit ce qu’il faut entendre les stridences inocentes imperceptibles vaporisent des émanation quand elles se touchent, se recouvrent, se recoupent , l’essentiel est là le reste n’a plus d’importance , la bavarditude se perd dans les pointes des sons de ce qui se devine du non-peint, de l’enduit en dessous, des traces qui s’étant résolues à se taire causent,

Doneda c’est pareil , c’est à l’aventure du souffle en devant de lui , par pour surprendre mais se surpendre, suspendre, l’heure des orateurs , ceux qui péroraisonnent, braillent quoiqu’il fassent c’est dans ce relâchement de la volonté quand ça retombe, dès lors plus besoin de prétendre, la tension s’arrime et dans la résonance dans la traque mais comment traquer sinon en déraison,

la vaillance de l’air à la couleur claire, intermède la cessation du réel

ARB_DE

le vent la mer, ‘écaille, le temps qui fond va te le dire

brânme l’âne qui brâme anima ou brahma tout est dans les a coiffés ou pas ouverts ou fermé continu ou discontinu droite entre fil et entre son le rire pourrait pleurer en courbe c’est à la pointe qu’il s’attend

le bonheur

bon heurt

se résume à s’approcher des limites de ce qui est dit et un grand apaisement survient car ce qui est dit résonne , c’est dans ce re-son et la fréquentation de l’inaudible, l’invisible, l’inarticulé que se résorbe peut être le fatras ou la tentative d’exprimer, cette construction utopique pour donner forme face à l’usure du temps de la surface , dans la violence et l’effacement , ou ,
la poésie replonge dans le bouillon du silence ce qui se croyait dit , ce qu’il croyait dire , couleurs , mugissements , sons et effort démesurés face à leurs marges dans le silence ou le résorption des vécus, les appels du sens ,
finalement parlent d’elles mêmes ces têtes et queues du son , face à l’inouï ,

fascine cette tentative de porter le son dans ces contrées là , vers l’effacement, le murmure porteur de l’ensemble, dans le heurt aussi et la cisaille et la coupure, la réconciliation ,


quoiqu’il soit, c’est au dela dans le contact de la touche, du néant révélé

la poésie , là ou rien de prévu n’advient ,
ou le mot ne peut fabriquer du silence
se laisse dire en une échappée quand on lui lâche la queue et que retombe dans l’inexprimé , prend tout son sens ,

la construction est utopique elle cache l’essentiel et le dévoile, pourtant aux yeux de tous qui savent relâcher,
l’art, une tentative de s’y préparer ;
en quelques mots c’est ce que dit Miro lorsqu’il parle de l’artisanat qui finalement ne lui importe pas , il dit l’important c’est quand l’art se fait dans le silence de la pensée ; à l’improviste, en marchant , la tête vide .

Les autres participants aux Vases communicantes d’avril:
Kouki Rossi et Luc Lamy
Pendant le week-end et Ruelles
Jean Prod’hom et Juliette Zara
Marianne Jaeglé et Anthony Poiraudeau
Cécile Portier et Loran Bart
Christophe Sanchez et Murièle Laborde Modély
Christine Jeanney et Kathie Durand
Sarah Cillaire et Anne Colongues
France Burguelle Rey et Eric Dubois
Fleur de bitume et chez Jeanne
Mathilde Rossetti et Lambert Savigneux
Antonio A. Casilli et David Pontille
RV.Jeanney et Jean-Yves Fick
Brigitte Giraud et Dominique Hasselmann
Guillaume Vissac et Juliette Mezenc
Michel Brosseau et Arnaud Maïsetti
Florence Noël et Brigitte Célérier
François Bon et Laurent Margantin
Michèle Dujardin et Olivier Guéry

mercredi 24 mars 2010

Tatouage






Tatouer
des formes mémoires calices.

Sentir
leurs corps tendus,
leur texture loams sableux gris, mouchetés de rouille.

Caresser
leur surface cônes d'ombres projetées successives, sans age.

Narguer l'espace quadrillé pour entrelacer son existence au ciel d'un bleu ruban cobalt lacéré d'or.





jeudi 4 mars 2010

le point aveugle de ma rétine





Il existe une lumière lointaine de pierre broyée qu'un souffle dessine,

curieux tourbillon d'un vif argent qui comme la vague s'affale et s'offre scintillante.

S
aisissante lumière insaisissable des ciels imaginaires aux bleus distants et des jours accomplis,


une lumière chute du temps, une lumière silence.

mardi 16 février 2010

jeux nocturnes

Frustrée de soleil

S'abandonner aux lumières de la ville en curieux décalage entre ses nuits blanches et leur relief changeant.

Organiser en un tableau et se brûler les yeux au souffle de l'explosion mobile des teintes et des reflets, saisir les formes, les masses sans cesse mobiles des myriades de teintes qui scintillent mais dont aucune ne lui est destinée

Conduire le regard pour un tableau rougeoyant d'un ciel de nuit éclairé par le flash de sa terreur nocturne pour un dernier sursaut et se coucher enfin sur les toits de la ville .... l'accord rêvé.

samedi 30 janvier 2010

Fuir

Insidieuse envie que de briser les limites d'un cadre,

voir le jour le temps d'un acte éphémère

redéfinir un nouvel espace.

s'imprégner de cette toile encore blanche pour insuffler la vie en vibrations bleues une sorte de rendez vous avec l'émotion.


Masquer cette fragile espérance de faire surgir de la matière une parcelle du réel, un plein de ses empreintes ,

et de là suivre le sillon creusé pour une nouvelle expression pour, tout simplement, dire "'existe" sans qu'implique nécessairement une "rature" du temps ou les regrets s'éterniseraient sur un air qui nous compose ou nous décompose.

vendredi 15 janvier 2010

outre-monde


Elle évoquait un monde qui s’écroule et périclite docilement.

Absurde et impuissante, en proie à ses fissures,

elle devinait son ombre sur la toile qui oscillait dangereusement, prête à tomber, à tout instant, celle-ci s’allongeait et se rétractait dans une pulsation éphémère qui laissait envisager la persistance d’une humanité probable.

Subissait la mémoire perdue de sa propre vie, l'oubli de sa propre image, si elle en était arrivé à l’oublier, comment pouvait-il en être autrement du reste?

Donner la parole aux choses anonymes et muettes, les percevoir belles et durables mais pourquoi se volatilisaient-elles sitôt qu'elle les avait tenues, pensées, ces espaces morcelés et insulaires, sans pont possible, prisonniers de leur individualisme et de leurs fêlures.

L'ocre brun attestait la fermeté du sol, on se dit que cela va
de soi, fantaisie, cruelle parfois, la couleur comme métaphore, le mélange des teintes de ces terres mêlées l'entraînaient au delà de toutes résignations.

Peindre , elle devrait s'efforce
r de rendre cette symphonie humaine. Par contraste avec un ciel comme solidifié, le paysage par endroit assombri perdait sa substance comme un monde qui se consume, se consomme et s'étale sans frontière, ce n'était plus vraiment tout à fait un monde, plus d'ici...

Les formes jaillissantes comme autant de points d'accroche pour fixer quelque chose n'étaient que révélations du passé, tirées d'un effet de matière autant que de lumière et s'auto-engendraient, coagulées en larges plissures verticales d'or vieilli à la vitesse lente mais inexorable de l'oubli, un abîme en dessous.

Saisir l'instant … Une faille vortex allait s’ouvrir aussitôt, par laquelle le tableau serait happé et se viderait tout entier pour se répandre partout et nous noyer dans sa marée d’outre-monde.